La Grande Muraille de Chine, fortification et frontière

Surnommée le « Vieux Dragon », la Grande Muraille est édifiée par morceaux à partir du IIIe siècle av. J.-C., afin de contrôler les incursions des peuples nomades sur le territoire chinois.
Borja Pelegero
Publié le 02/10/2023 à 10h01, mis à jour le 27/10/2023 à 16h37 • Lecture 7 min.
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Vue de la grande muraille de Chine.

La grande muraille des monts Jinshan dans la mer des nuages • ISTOCK

« À travers le désert nous reconstruisons la Grande Muraille. / Mais l’idée n’est pas nôtre, / Elle fut construite par de sages empereurs du passé : / Ils ont établi ici une politique qui durera des milliers de siècles, / Pour assurer les vies de leurs millions de sujets. » Au début du VIIe siècle de notre ère, l’empereur Sui Yangdi compose ce poème qui en dit long sur ses préoccupations. Face à la pression continue exercée par les Mongols sur la frontière septentrionale de son pays, il a choisi la solution défensive en poursuivant la vaste entreprise entamée par ses prédécesseurs : l’édification d’une grande fortification, dont l’ambition est de préserver la Chine des attaques incessantes menées depuis plusieurs siècles par ses turbulents voisins. Cette stratégie n’est pourtant que l’une des réponses adoptées par l’empire du Milieu, dont l’attitude vis-à-vis des peuples des steppes a oscillé selon les périodes entre riposte militaire et négociation diplomatique.

Des Mongols querelleurs

L’édification progressive de la Grande Muraille est en effet liée à ces relations changeantes entre la Chine et les populations de Mongolie. Depuis le IVe siècle av. J.-C., les steppes du nord sont occupées par des pasteurs nomades. Ces terres inhospitalières ne pouvant tout leur procurer, ils deviennent dépendants de leurs voisins sédentaires pour obtenir des produits tels que les denrées agricoles qui complètent leur alimentation à base de viande et de produits laitiers. Bien que leur population soit très inférieure à celle de la Chine, ils n’en représentent pas moins une grave menace. Armés de puissants arcs et chevauchant de petits poneys des steppes rapides et endurants, les guerriers nomades s’empressent de lancer des attaques sur les États du Nord de la Chine.

Face à ce

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