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Chu Teh-Chun a sa fondation à Genève

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Chu Teh-Chun, «Sans titre», encre sur papier, 2007.
Chu Teh-Chun, «Sans titre», calligraphie, 2008.
Chu Teh-Chun, «Sans titre», gouache sur papier, 1979.

Il fait partie, avec Wu Guanzhong et Zao Wou-Ki, du trio qu'on a surnommé les «Trois mousquetaires» de l'art moderne chinois. Auteur de près de 2500 tableaux, Chu Teh-Chun a marqué le XXe siècle pour être parvenu à unir dans une pratique savante la peinture traditionnelle de son pays natal avec l'abstraction occidentale. Très apprécié des collectionneurs, l'artiste sino-français, né en 1920 dans la province du Jiangsu, a passé l'essentiel de sa vie à Paris. Afin que continue à vivre l'œuvre prolifique du maître disparu en 2014, sa femme et ses enfants ont constitué une fondation en 2017 à Genève, laquelle vient d'inaugurer ses confortables locaux à la rue du Rhône.

Présidé par la veuve de Chu Teh-Chun, cet organisme familial entend valoriser le travail du peintre. Il s'est fixé pour missions de gérer son riche fonds d'archives, de constituer un catalogue raisonné et de conduire la certification des œuvres. «Notre volonté est aussi d'accompagner la jeune scène artistique à l'aide de bourses, souligne Yvon Chu, fils cadet et vice-président de la fondation. Mon père accueillait de jeunes talents dans son atelier, qui lui soumettaient leur production. Il a toujours eu cette ouverture.» Avec sa petite équipe, dirigée par son épouse, Anne-Valérie Sceau, l'héritier prévoit également d'organiser des expositions. La première est prévue en avril 2020 au Musée national de Chine, à Pékin. Marquant le centenaire de la naissance de l'artiste, cette manifestation d'envergure voyagera ensuite à travers les continents.

Deux rencontres fondamentales

Issu d'une famille d'érudits, Chu Teh-Chun s'initie très jeune à la calligraphie, art complet dans lequel s'ancrera sa sensibilité. À 15 ans, il intègre l'Académie des beaux-arts de Hangzhou, où il s'imprègne des techniques occidentales de l'huile et de la toile. La guerre sino-japonaise force l'école à s'exiler vers l'ouest. «Le voyage a duré trois ans, raconte Yvon Chu. C'est là qu'il a découvert les paysages chinois, qui seront toute sa vie une source d'inspiration.»

Après un séjour à Taïwan, le maître se rend en France afin de contempler les tableaux dont il ne connaît que des reproductions. Il y fait deux rencontres fondamentales: l'abstraction, notamment par la peinture de Nicolas de Staël, et la liberté. Il s'installe dans la Ville Lumière tandis que son trait se dégage de l'expression figurative. Au gré de grandes toiles exécutées avec des gestes amples et contrôlés, Chu Teh-Chun écrira un chapitre de plus en plus personnel dans le grand livre du paysagisme abstrait, guidé par la quête de la profondeur et de la lumière. Chu fréquentera beaucoup la Suisse, dont les panoramas lui rappellent sa terre. Le couple avait pour ultime projet de s'établir à Genève. Un AVC a eu raison de ce dessein en 2009. Le voici désormais réalisé.

chu-teh-chun.org