Bugaled Breizh : la piste américaine

La justice a relancé hier l’enquête sur le naufrage du chalutier breton. Deux nouveaux juges devront tenter d’identifier un sous-marin américain.
Le Républicain Lorrain - 03 juil. 2010 à 05:00 - Temps de lecture :
Le chalutier breton a coulé dans une zone où se déroulaient des manœuvres militaires de l’Otan, ainsi qu’un exercice de la Marine britannique. Le naufrage a entraîné la mort des cinq hommes d’équipage.  Photo AFP
Le chalutier breton a coulé dans une zone où se déroulaient des manœuvres militaires de l’Otan, ainsi qu’un exercice de la Marine britannique. Le naufrage a entraîné la mort des cinq hommes d’équipage. Photo AFP

La justice a décidé hier de relancer l’enquête sur le naufrage du Bugaled Breizh vers les Etats-Unis, autour de l’hypothèse de la présence d’un sous-marin nucléaire d’attaque américain évoquée par un expert pour expliquer le drame survenu le 15 janvier 2004 au large des côtes britanniques. Deux juges d’instruction nantais, Jacky Coulon et Robert Tchalian, ont été chargés de reprendre ce dossier complexe traité à Quimper depuis l’origine.

Leur mission : «  demander aux autorités américaines de donner la position de leurs sous-marins nucléaires d’attaque le 15 janvier 2004 vers 12h », comme le stipule l’arrêt de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Rennes. La justice entend vérifier le scénario décrit par un expert judiciaire sous-marinier qui avait, dans un rapport commmandité par la cour d’appel, affirmé «  qu’il existe une probabilité pour qu’un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) américain soit impliqué dans le naufrage ». «  C’est probablement dans le cadre d’une mission de surveillance préparatoire à un transport de plutonium devant se dérouler quelques mois plus tard qu’un sous-marin américain patrouillait en Manche le 15 janvier 2004 en matinée, y a accroché une fune du chalutier, peut-être sans en avoir eu conscience, et n’a, sans doute, pas eu conscience du naufrage », selon l’expert, Dominique Salles.

Les parties civiles, qui craignaient un non-lieu, ont accueilli favorablement la relance de l’enquête, même si certaines de leurs demandes d’investigations supplémentaires ont été rejetées, notamment celle concernant la panne d’enregistrement des communications du Cross (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) du cap Gris-Nez, immédiatement après le naufrage.