Nébuleuse d'Orion : détection d'une nouvelle molécule organique par le télescope spatial James Webb

La Grande Nébuleuse d'Orion, dans la constellation d'Orion. ©Getty - Manfred_Konrad
La Grande Nébuleuse d'Orion, dans la constellation d'Orion. ©Getty - Manfred_Konrad
La Grande Nébuleuse d'Orion, dans la constellation d'Orion. ©Getty - Manfred_Konrad
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Au menu du journal des sciences : la détection de méthyl cation dans la nébuleuse d'Orion, des possibles marques de cannibalisme sur un tibia, des “drogues de concours” inutiles pour performer aux examens et l’arrivée d’un large nuage de fumée en provenance du Canada.

Au moment du Big Bang, il y a un peu moins de 14 milliards d’années, étaient présents seulement deux éléments : l’hélium et l’hydrogène… Au fur et à mesure, ce mélange très dense et chaud de l’Univers primordial s’est distendu et refroidi… ce qui a progressivement donné naissance aux toutes premières étoiles.

Et c’est au sein de ces étoiles, de véritables réacteurs nucléaires que les différents composants de l’hélium et de l’hydrogène se sont associés pour donner de nouveaux atomes de plus en plus complexes… du carbone de l’oxygène de l’azote… que les premiers astres ont ensuite rejeté dans le milieu interstellaire.

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La détection d’une toute nouvelle molécule chimique dans l’Univers : le méthyl cation

Comment s'arrangent ces atomes pour former des molécules ? Et comment ces molécules s’assemblent entre elles… pour finalement donner la vie ! C’est l’un des objectifs du télescope James Webb et de l’instrument MIRI - décomposer la lumière pour comprendre la composition des astres que l’on observe.

En l'occurrence, ces scientifiques ont pointé le télescope vers une étoile de la nébuleuse d’Orion, un système encore en pleine formation et qui ressemble en quelque sorte au début du nôtre, tel qu’il était il y a 4 milliards et demi d’années.

Résultat, un signal étrange, encore jamais observé, la trace de méthylcation, trois atomes d’hydrogène et un de carbone… et c’est la première fois qu’on détecte dans l’Univers cette molécule organique.

Entretien avec Olivier Berné, astrophysicien et chercheur CNRS à l’IRAP de Toulouse. Il est l’auteur principal de cette étude parue dans Nature.

LES MATINS DE CULTURE - 852 JDS /02 ITW Olivier BERNE

2 min

Le Journal des sciences
11 min

Des incisions dans un os pourraient être les plus vieilles traces de cannibalisme

Des marques de coupure sur un tibia daté d’un million et demi d’années provenant d’une collection du musée national de Nairobi au Kenya. 9 traces en particulier ne font pas vraiment de doute, il s’agit d’un dépeçage en règle avec un outil en pierre, où l’on a voulu soustraire la viande présente sur cette jambe.

En revanche, et c’est la raison pour laquelle je vous ai fait employer le conditionnel,  on ne sait pas à quelle espèce appartient cet os et ni qui a grignoté cette viande.

Selon les auteurs qui publient dans Scientific Reports, il pourrait s’agir d’Homo Erectus, d’Homo habilis ou d’un paranthrope, parathropus boisei tous trois présents en Afrique de l’Est à ce moment-là. Trois hypothèses se dessinent : il pourrait s'agir d’une forme de cannibalisme -probablement occasionnel-, d’une pratique rituelle ou bien simplement de la consommation d’un ennemi…

La Méthode scientifique
58 min

Prendre des psychostimulants ne vous fera pas réussir vos examens

C’est ce que les anglophones appellent les “smart-drugs” - des médicaments qui rendent prétendument plus intelligents ou du moins qui vous maintiennent éveillés.

Pour investiguer leurs effets sur la cognition, ces scientifiques qui publient dans Science Advances ont soumis 40 volontaires au problème du sac à dos, où il faut sélectionner des objets en fonction de leur valeur et ne pas dépasser un certain poids. En double aveugle, les participants ont reçu l’un des trois médicaments suivants - Ritaline, Modafinil, dextroamphétamine ou un placebo…

Résultat, les volontaires sous dopants avaient tendance à tester davantage de possibilités mais sans avoir plus de réussite… Selon les auteurs, ces substances augmentent la motivation certes, mais réduirait la qualité de l’effort cognitif… et donc ne serait d’aucune aide pour résoudre des problèmes complexes.

Science publique
57 min

Les fumées des incendies du Canada arrivent en Europe

Des centaines de feux de forêts ravagent encore le pays. Au total, 7 millions d’hectare**s sont partis en fumée depuis le début de l’année. Un épais brouillard s’est ainsi déposé au sud du Québec, ce qui a propulsé dimanche la ville de Montréal à la première place des villes les plus polluées du monde selon l’entreprise suisse IQ Air.

Et après avoir atteint New York début juin, ce smog se dirige vers l’Europe et la France et arrivera massivement aujourd’hui ou demain. Mais il n’y aura pas de ciel orangé apocalyptique chez nous - les fumées qui ont traversé l’Atlantique à haute altitude sont trop peu concentrées. Le phénomène aura certainement très peu d’impact sur la qualité de l’air.

Merci à Olivier Berné pour ses précieuses explications

Pour aller plus loin

L'étude sur la détection de méthyl cation (Nature, en anglais)

L'étude sur le tibia (Scientific Reports, en anglais)

L'étude sur les psychostimulants (Science Advances, en anglais)

Les « drogues des concours » n’améliorent pas les performances (Le Monde)

Des traces fossiles suggèrent que les hominidés se sont massacrés les uns les autres il y a environ 1,45 million d'années (Science News, en anglais)

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