Départ des orques d’Antibes: Marineland sort du silence

Après plusieurs jours de tensions autour du parc avec les militants anti-captivité de One Voice et alors qu’une pétition pour empêcher le départ des orques au Japon a réuni plus de 45.000 signatures, Marineland d’Antibes a choisi, ce vendredi, de faire entendre sa voix.

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Julie Baudin jbaudin@nicematin.fr Publié le 12/01/2024 à 20:31, mis à jour le 17/01/2024 à 08:42
Marineland explique "participer à plusieurs programmes européens en faveur des espèces menacées et s’implique dans la recherche sur la biologie des animaux et la préservation des espèces en zoo et en milieu naturel". Photo Frantz Bouton

"Marineland et son équipe de zoologistes professionnels sont pleinement engagés pour le bien-être des animaux dont ils ont la charge. À partir de 2026, la loi interdira de détenir des cétacés en France. Par conséquent, il est de notre responsabilité d’identifier et d’évaluer toutes les options possibles pour assurer les meilleures conditions d’hébergement et de bien-être pour ces animaux."

Dans ce contexte, le parc confirme "l’exercice d’entraînement qui s’est tenu ce mardi avec les orques, les équipes animalières de Marineland et des experts internationaux pour les préparer à un éventuel transfert vers un nouveau lieu d’hébergement." Que le parc ne précise pas pour l’instant.

"En aucun cas les orques ne seront vendues"

Mais pour Marineland, "en aucun cas les orques ne seront vendues". Il poursuit: "Marineland respecte strictement les lois françaises et internationales, y compris la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, dite Convention de Washington (CITES)."

Sous-entendu, le parc ne pourrait donc pas vendre les orques sans un accord des services de l’État. Le commerce international licite réglementé par la CITES étant encadré chaque année par des centaines de milliers de permis contrôlés en frontières, qui certifient au cas par cas le caractère légal, durable et traçable du commerce de ces espèces menacées.

À noter que l’orque n’est pas officiellement une espèce menacée selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), mais qu’elle a le statut de DD pour "données insuffisantes" et que 10 des 19 populations suivies par les scientifiques, présentent une diminution du nombre de leurs membres.

Enfin, concernant l’expertise des orques menée après le décès de Moana le 18 octobre dernier et qui avait donné lieu à la visite de deux experts indépendants, mandatés par le ministère de la Transition écologique, le 28 novembre 2023, le parc explique que "les experts ont rendu leur rapport" (Lire encadré). "Sur les conditions de vie, les deux spécialistes soulignent la qualité des installations, de l’alimentation, des soins et du suivi vétérinaire des orques ainsi que la qualité de l’eau des bassins. Ils ont également attesté que les équipes animalières et vétérinaires disposaient de toutes les compétences et ressources requises pour assurer la santé et la qualité de vie des orques. Concernant l’état de santé des animaux, l’unique point de vigilance concerne les dents. Les experts ont cependant reconnu la qualité des soins prodigués. Les lésions dentaires sont une fragilité identifiée en milieu naturel. À Marineland, les orques bénéficient des dernières avancées en médecine humaine, ce qui n’est pas le cas chez les animaux sauvages."

Mort de Moana: les premières conclusions des experts dévoilées

En octobre dernier, la mort de l’orque Moana avait donné lieu à une plainte de l’association Once Voice pour "sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif". Une enquête préliminaire est toujours en cours et les investigations se poursuivent sous la direction du procureur de la République de Grasse.

Mais les premières conclusions des experts indépendants mandatés par le ministère de la Transition écologique sur l’autopsie de Moana ont été rendues dans un rapport de pathologie provisoire qui a été transmis au parquet de Grasse. Elles ne permettent pas pour l’instant de "déterminer la cause de la mort de l’animal".

Il ressort des conclusions que l’orque Moana a été retrouvée "morte en décubitus ventral au fond d’un des bassins, le matin en arrivant, vers 9h15. Cet animal, né le 16 mars 2011 était donc âgé de 12 ans et était suivi depuis plusieurs mois pour soins dentaires par l’équipe vétérinaire du Marineland d’Antibes".

Si "l’examen macroscopique n’a pas permis de déterminer la cause de la mort de l’animal, aucun processus pathologique aigu ou chronique sous-jacent n’a pu être trouvé".

Toujours selon ce rapport, "aucun corps étranger n’est en lien avec la mort de l’animal. La congestion observée dans la trachée et les poumons est une lésion survenant lors de la mort, et ne révèle rien de pathologique ante mortem. Les nodules observés dans le poumon droit et l’ulcère dans le premier compartiment gastrique, sont des trouvailles fortuites, vraisemblablement sans incidence clinique significative pour l’animal".

Les résultats des examens microbiologiques et histologiques sont encore attendus.

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