Icône du cinéma français, star internationale idéalisée au même titre que l'époque qui l'a vue devenir célèbre, Brigitte Bardot, surnommée "BB", a côtoyé les plus grands, mais a mal vécu sa célébrité. Retour sur la vie d'une idole qui a délaissé les tapis rouges pour se consacrer à la lutte pour les droits pour les animaux. 

Enfance à Paris

Née le 28 septembre 1934 à Paris, Brigitte Bardot passe son enfance dans le 15e arrondissement de la capitale, au sein d’une famille aisée. Un relatif confort financier qui ne rend pas heureuse la jeune fille. Elle est en effet délaissée au profit de sa sœur Marie-Jeanne, qui a la préférence de ses parents. Elle trouve une échappatoire dans la danse classique, qu’elle débute à l’âge de 7 ans et qu’elle pratique assidûment par la suite.

La famille évolue au sein de la haute société et fréquente de nombreuses personnes issues du monde artistique. Brigitte Bardot est alors vite repérée par Hélène Lazareff, directrice du ELLE et amie intime de la mère de la jeune fille. À 15 ans, la jeune Brigitte est engagée pour représenter la mode junior du magazine. 

Devenue la mascotte du magazine, elle tape dans l’œil du réalisateur Marc Allégret. Une nouvelle qui ne réjouit pas ses parents, mais son grand-père parvient à convaincre Louis et Anne-Marie Bardot de laisser leur fille tenter sa chance. 

Un début de carrière prolifique

Celle que l'on reconnaîtra bientôt aux initiales fait ses premiers pas au cinéma avec le film Le trou Normand aux côtés de Bourvil. Et si elle garde un souvenir pénible de cette première expérience, elle poursuit l’aventure avec le film de Willy Rozier, Manina, la fille sans voiles.

Vidéo du jour

Puis Bardot étame une carrière au théâtre, avec la pièce L’invitation au château de Jean Anouil. Mais c’est grâce à Et dieu… créa la femme, réalisée par son mari de l’époque, Roger Vadim, ainsi que Raoul Lévy, qu’elle accède à la célébrité en 1956. Sollicitée de toutes parts, elle accepte un contrat avec Raoul Lévy pour quatre films avec lui. Rentrée en France, elle tourne Une Parisienne, l’un des plus grands films de sa carrière. 

Alors en tournage en Espagne, sa mère l’appelle pour lui dire qu’elle a trouvé la demeure parfaite pour elle, à Saint Tropez. Son coup de foudre pour La Madrague est immédiat.

La vie privée de Brigitte Bardot

C’est au cours de sa toute première audition que la jeune femme fait la rencontre de Roger Vadim. Elle n’a alors que 15 ans. Ses parents n’approuvent pas du tout cette relation et veulent qu'elle cesse. Désespérée, elle tente par la suite de se suicider. Sauvée in-extremis, Brigitte Bardot parvient à raisonner ses parents, qui la somment d'attendre ses 18 ans pour épouser Roger Vadim. Elle convole en justes noces avec ce dernier le 21 décembre 1952, à l’église Notre-Dame de Passy, dans le 16e arrondissement de Paris.

Roger Vadim réalise son premier film Et dieu…créa la femme, dans lequel il met en scène sa jeune épouse. Le film ne rencontre pas le succès escompté en France, mais triomphe aux États-Unis. La jeune femme devient un sex-symbol international. Problème : Brigitte Bardot tombe amoureuse de son partenaire de jeu, Jean-Louis Trintignant, au cours du tournage.

L’acteur est lui aussi marié, de son côté, à l’actrice Stéphane Audran. Les amants décident de divorcer, mais Jean-Louis Trintignant la quitte en 1957, alors qu’elle rentre d’un tournage avec Roger Vadim, ne supportant pas l’idée qu’elle ait pu le tromper avec son ex-mari.

Brigitte Bardot papillonne ensuite avec Gilbert Bécaud, Sasha Guitry et fait finalement la rencontre de l’acteur Jacques Charrier en 1959 pendant le tournage de Babette s’en va en guerre. Fous amoureux l’un de l’autre, ils se marient à la fin du tournage, le 18 juin 1959. Six mois plus tard, Brigitte Bardot donne naissance à leur fils, Nicolas Charrier-Bardot.

La période post-accouchement est difficile pour l’actrice. Son mari est malade, elle n’arrive pas à gérer seule son enfant et l’attention des médias est de plus en plus forte. Son état dépressif se soldera par une seconde tentative de suicide le 28 septembre 1960. Elle reprend le chemin des plateaux en 1961, et enchaîne à nouveau les tournages. La scène rajoutée qu’elle tournera pour Godard dans Le Mépris restera culte.  

L’aventure de l’actrice avec son partenaire Sami Frey, qui a débuté en 1960, signera la fin de leur mariage. Ils divorcent en 1963.

Elle rencontre par la suite Gunther Sachs, et l’épouse, tout juste deux mois après. Leur mariage sera malheureux, le jeune homme se préoccupant plus de faire la fête que de son épouse. Ils divorcent au bout de trois ans de mariage. 

Sa célèbre histoire d’amour avec Serge Gainsbourg commence en 1967 alors qu’elle est encore mariée à Gunther Sachs. Une relation brève (elle n’aura duré que trois mois) mais intense. Suite à cette dernière, Brigitte aura d’autres aventures plus ou moins sérieuses avant de rencontrer Bernard d’Ormale, son compagnon depuis 1992.

Entre engagements et propos injurieux 

Retraitée des plateaux de télévision depuis 1973, Brigitte Bardot se consacre depuis à la cause animale. Porte-parole de la SPA, elle participe notamment à la lutte contre la chasse aux phoques. Sa notoriété joue beaucoup et grâce à elle, l’Union européenne interdit l’importation des peaux et fourrures de bébés phoques. En 1986, elle créée sa propre fondation éponyme, la fondation Brigitte Bardot, et devient une figure emblématique de la protection animale.

"Le cinéma a été formidablement utile pour établir ma célé­brité, que je conserve encore aujourd'hui. Et cette célébrité m'est formidablement utile pour mener mon combat inter­national contre la maltraitance animale", déclare-t-elle à Marie Claire en 2010.

À côté, l'ancienne actrice s'illustre aussi par de nombreuses sorties racistes. Elle a déjà été condamnée cinq fois pour incitation à la haine raciale à cause de ses propos sur l’immigration et l’Islam.

"D'année en année, nous voyons fleurir les mosquées un peu partout en France alors que nos clochers d'églises se taisent faute de curés. […] Serai-je obligée de fuir mon pays devenu terre sanglante pour m'expatrier ?", écrit-t-elle dans Le Figaro en 1996.

Dans son livre Un cri dans le silence, publié en 2003, Brigitte Bardot s'en prenait également aux homosexuels : "Certains homosexuels ont toujours eu un goût et un talent plus subtil, une classe, (...)  jusqu’à ce que tout ça dégénère en lopettes de bas étage, travelos de tous poils, phénomènes de foire".

Puis, aux femmes : "Et toutes ces femmes ministres du gouvernement, est-ce vraiment leur place ?", s'indignait-elle, estimant qu'elles n'avaient pas besoin de "prendre les places qui ne sont pas les leurs pour arriver à leurs fins".

En 2020, Brigitte Bardot a été poursuivie devant le tribunal correctionnelle pour des injures racistes adressées en 2019 au préfet de la Réunion, dans une lettre visant, à la base, à dénoncer la maltraitance des animaux sur l'île.