L’attente se prolonge, à mesure que la nuance grise du ciel vire du métal à l’anthracite, sur ces berges de la Seine charriant l’écho d’une agitation citadine enfin estompée. Sans aller jusqu’à procurer une sensation de dépaysement, les Yvelines peuvent garantir une quiétude certaine, pour qui en a l’envie et les moyens. Et de fait, rien n’a dû bouger depuis une éternité, dans l’impasse conduisant à une forêt, tout au plus menacée ces temps-ci par le projet d’installation d’une antenne-relais, contre laquelle guerroient les riverains. Dont la chanteuse Véronique Sanson, dans son gynécée, massive demeure rectangulaire où, entre chiens (deux), chat (un) et poules, gravitent en cette fin de journée à caractère promotionnel, une assistante, une attachée de presse et une tierce personne (copine ? gardienne ? gouvernante ?) qui, clope au bec, invite le visiteur à bifurquer, le vestibule à peine franchi, vers un petit bureau. Que, le retard s’éternisant, on se résout à perquisitionner.
Une attitude inquisitrice dont on se dédouane vite, tant la pièce, parsemée de souvenirs, paraît configurée comme un musée. Ou un autel. Moisson de disques d’or ou de platine accrochés aux murs, trophées (victoires de la musique…) alignés comme il se doit sur la cheminée, ouvrages chantant les louanges de la proprio, bafouilles manuscrites