/sports/opinion/columnists
Publicité

Des questions pour Geoff Molson

SPO-KENT-HUGHES
Le propriétaire du Canadien, Geoff Molson, avait répondu aux questions des journalistes lors de la conférence de presse confirmant la nomination de Kent Hughes à titre de directeur général de l’équipe, en janvier 2022. Photo d’archives, Agence QMI


La très grande majorité des collègues ont été impressionnés par les réponses de Kent Hughes et les regards de Jeff Gorton, le vrai boss du hockey à Montréal. On a même félicité les patrons du CH pour la profondeur et la transparence de leurs réponses.

Personnellement, je n’ai rien appris. Des phrases vagues et creuses faites pour un clic rapide sur le web qui ne disaient rien.

Les vraies questions, c’est à Geoff Molson qu’il faut les poser. Parce qu’une fois les relations publiques complétées et les tours de passe-passe à la Alain Choquette pour attirer l’attention avant de dire une nullité, il reste tant de choses à savoir pour aider les fans à s’y retrouver.

Ainsi, Geoff Molson pourrait-il nous expliquer c’est quoi au juste le Plan ? Et quels sont les objectifs à atteindre avec le Plan ? Et comme dans tous les plans, Geoff Molson pourrait-il nous dire quelle est la date butoir du Plan ? Est-ce que c’est 2026 ? 2027 ? Ou 2028 et alors on entrerait dans une autre phase quinquennale du Plan puisque ça ferait déjà cinq ans que Gorton aurait écrit le Plan initial ?

LES ATTENTES « DIFFÉRENTES »

Justement, le Plan est censé conduire où ? Kent Hughes a déclaré que les attentes seraient différentes la saison prochaine ?

Différentes ? Ah oui ? Donc, Geoff Molson pourrait-il nous dire clairement quelles seront les attentes pour la prochaine saison ? Une participation aux séries éliminatoires ? Une augmentation de dix points ? Éviter les séries de défaites ?

C’est simple : à part des millions de profits, quelles sont maintenant les attentes envers l’équipe ?

Et puis, le Plan et les attentes sont-ils fondés sur la qualité des hommes en place ? Est-ce que Geoff Molson estime que Kent Hughes est meilleur que les 31 autres directeurs généraux ? Pourtant, c’est encore une recrue qui vient de terminer sa première saison complète dans la Ligue nationale. À moins que Jeff Gorton ne prenne toutes les grosses décisions. Dans ce cas, la question à M. Molson est encore plus simple : Jeff Gorton est-il le vrai patron du Canadien ?

Autre question. Martin St-Louis a été un admirable animateur de pastorale. Mais quelles sont les attentes pour la prochaine saison ? Que les gars s’amusent sera-t-il encore le seul critère de jugement ? Ou va-t-on commencer à parler sérieusement système de jeu et engagement collectif ?

Et les successeurs de Trevor Timmins vont-ils continuer à bouder systématiquement le talent québécois parce qu’il serait trop difficile à diriger par ces grands penseurs ? Ça remonte à Pierre Gauthier et Bob Gainey cette éradication des Québécois francophones dans l’organisation et surtout dans l’équipe. Les Québécois anglophones étant moins vulnérables selon le doc Timmins.

Est-ce que cette politique prévaut encore ? Le Plan dit quoi à ce sujet ?

LA VRAIE ÉVALUATION DES VEDETTES ?

Dans le mystérieux Plan, il y a certainement une évaluation des vedettes à venir de l’équipe. Qui sera le vrai gardien de but dans trois ans ? Samuel Montembeault ? Je le lui souhaite. Mais qu’en pense le propriétaire ? Que lui a-t-on vendu comme salade ? Le Plan dit quoi ?

Et à la défense ? Faut que le Plan soit bien incertain pour que Geoff Molson endosse maintenant la venue de Logan Mailloux avec le Canadien. Me semble que ça ferait une autre bonne question ?

Et maintenant le capitaine. Est-ce que les penseurs du CH ont bien expliqué à leur propriétaire la réalité à propos de Nick Suzuki ?

Il n’a pas encore 24 ans. Donc, il va sans doute continuer à s’améliorer. Mais dans la réalité de la vraie vie, le meilleur compteur du Canadien a terminé 73e chez les compteurs de la Ligue nationale. Avec 66 points.

DEBRINCAT ET MEIER

Deux autres jeunes attaquants ont terminé 72e et 75e chez les compteurs. Alex DeBrincat des Sénateurs d’Ottawa et Timo Meier, obtenu à la date limite des transactions par les Devils du New Jersey.

Le problème devrait sauter aux yeux de Geoff Molson. Avec 66 points, (et sa moyenne sans Cole Caufield n’a pas diminué) Nick Suzuki est le meilleur du Canadien. Le leader. Le capitaine. Le top du top.

Alex DeBrincat est loin derrière Tim Stützle et Brady Tkachuk. Quant à Timo Meier, il est derrière Jack Hughes et Nico Hischier, les vrais leaders des Devils.

Autrement dit, notre 73e meilleur compteur de la LNH est notre meilleur. Les 72e et 75e des Sénateurs et des Devils à 66 points, sont les troisièmes de leur équipe.

Quelle est l’évaluation des attentes pour Nick Suzuki à 25 ans ?

ET LA FISCALITÉ, M. MOLSON ?

Par ailleurs, je ne m’étendrai pas sur un autre sous-entendu mesquin. Le personnel médical du Canadien est formé de professionnels. Qui va faire leur évaluation ? Le Collège des médecins ? Et pensez-vous pour cinq cennes que les joueurs à Toronto, à Philadelphie ou à Calgary se dépêchent de rapporter chaque malaise et chaque blessure mineure dont ils souffrent ? Tous ont peur de perdre leur job. C’est partout pareil.

Et enfin, M. Molson, la vraie question. Le Canadien évolue dans une province socialiste dans un pays socialiste. C’est le cas, à part Calgary et Edmonton, de toutes les équipes canadiennes. Mais c’est pire à Montréal.

Leurs adversaires sont situés dans un pays capitaliste qui favorise une taxation plus clémente. Sauf la Californie et comme par hasard, deux des pires équipes de la LNH sont situées en Californie.

Le vrai problème est simple. Quand le Canadien offre huit millions $ US à un joueur, il reste environ quatre millions dans ses poches. Un peu plus dépendant du nombre de jours passés au Canada pendant la saison.

Quand le Lightning offre 8 millions $ US au même joueur, il lui reste, garanti, 5,3 millions. Quand on fait le calcul sur un plafond salarial de 82 millions, la vérité est criante. Il va toujours manquer au moins un bon joueur au Canadien. Un joueur à cinq ou six millions.

Quel est le plan de Geoff Molson devant une situation qui ne va qu’empirer avec une économie mondiale qui se dégrade et une situation financière de l’État québécois qui est dramatique ? Convaincre Gary Bettman de tenir compte de cette réalité ? Ou tenter d’obtenir un allègement quelconque au niveau fédéral ? Avec tous les lobbys qui se déchaîneraient ?

Merci pour vos réponses, M. Molson.

Publicité

Publicité


Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.