Une orque s’est échouée en Belgique, à quelques kilomètres de Dunkerque

Triste événement, à moins de 20 kilomètres des côtes nordistes. Une orque mâle adulte de 6 mètres de long s'est échouée dimanche 29 octobre, en début d'après-midi, avant de mourir quelques minutes plus tard. "Cet animal n'est pas fait pour vivre hors de l'eau. Une fois sur terre, son squelette ne peut plus supporter son poids énorme et l'orque s'écrase sur elle-même" explique Thierry Jauniaux, docteur en médecine vétérinaire à l'Université de Liège, qui a réalisé l'autopsie de l'animal en fin de matinée. Pour un mammifère marin de cette taille, les opérations de sauvetage sont presque inutiles. Déplacer le corps pour le remettre à l'eau aurait pu disloquer la colonne vertébrale de l'orque.

La mort de l'animal est donc assez simple à expliquer, mais les scientifiques tentent désormais de comprendre comment l'orque a pu s'échouer. Les résultats de l'autopsie seront connus dans plusieurs semaines, mais les premières analyses permettent de dégager plusieurs hypothèses. "Un animal en pleine forme ne se serait pas laissé coincer dans les bancs de sable. Il était dans un état de faiblesse, très maigre. Une orque de 6 mètres devrait peser au moins 7 tonnes ; il pesait la moitié de ce poids" raconte Thierry Jauniaux. L'orque se trouvait dans un environnement inadapté à son régime alimentaire. Le manque de gros poissons dans ce secteur peut expliquer la maigreur de l'animal.

Autre hypothèse : la maladie. Le docteur en médecine vétérinaire n'exclut pas une contamination de l'animal liée aux activités humaines en Mer du Nord, une zone extrêmement polluée : "Les orques sont au sommet de la chaîne alimentaire. Cette position fait qu'elles accumulent durant toute leur vie des toxines et des polluants dangereux présents dans toutes leurs proies. Ils peuvent être responsable de certaines maladies. On va étudier cette hypothèse".

L'autopsie a été réalisée directement sur la plage. La carcasse de l'orque a ensuite été transportée jusqu'au musée de la faculté vétérinaire de Gand, en Belgique, où le squelette du mammifère sera exposé. C'est la première fois qu'une orque meurt sur les côtes de Belgique depuis que les relevés d'échouage y existent.