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Lac de NeuchâtelL’«algue bleue» a fait fuir des dizaines d’estivants

Les plages neuchâteloises situées entre l’embouchure de l’Areuse et Colombier sont interdites à la baignade depuis la semaine dernière. La baignade est déconseillée sur tout le reste du littoral.

Ce n’est pas à proprement parler une hécatombe, mais les campings du littoral neuchâtelois pouvaient rêver mieux pour commencer le mois d’août. Ouverture retardée ce printemps en raison de la crise sanitaire, ils doivent maintenant faire face aux conséquences de la présence de cyanobactéries dans le lac, qui incitent certains campeurs à quitter leur lieu de villégiature ou tout simplement à renoncer à leur réservation.

Des analyses doivent encore le confirmer, mais l’«algue bleue» serait la cause de la mort d’au moins six chiens en milieu de semaine dernière entre l’embouchure de l’Areuse et Colombier (NE). En conséquence de quoi le Canton de Neuchâtel a fermé l’accès à 500 mètres de plages dans le secteur. Et déconseillé la baignade sur le reste de ses plages. Dans la foulée, et bien qu’aucun autre cas d’intoxication n’ait été annoncé, Vaud et Fribourg en ont fait de même.

Seuls des adultes se baignent encore

En pleine période de vacances, ces mesures prises par précaution n’ont donc pas été sans conséquences pour les campings qui bordent les rives du lac de Neuchâtel. «Samedi, on a constaté que seuls quelques adultes allaient encore dans l’eau», souligne Sébastien Bauen, qui gère le Camping des Pins. Situé sur la commune de Grandson, le site n’a en revanche pas enregistré d’annulation ou de départs imprévus, tout comme le Camping du Pécos, également à Grandson.

À Yverdon en revanche, ce n’est pas le même refrain. «Sur la centaine de réservations qui devaient débuter dimanche, dix ont été annulées. Et d’autres clients ont téléphoné pour prendre des renseignements», note Jaime Montaldo. Le gérant du Camping Yverdon Plage dit à ceux qui le peuvent encore d’attendre de nouvelles informations avant de renoncer. «Et on leur rappelle que le site concerné se trouve à une vingtaine de kilomètres d’ici et qu’à Yverdon ils peuvent aussi se baigner au Centre thermal s’il ne fait pas beau comme ces jours, ou à la piscine qui est à deux pas d’ici», répond-il.

«Le rapport des campeurs au lac a changé»

Claude Aymard, gardien du camping VD8

Alors que le résultat des analyses devrait tomber cette semaine, le discours est le même au VD8 de Cheseaux-Noréaz, quelques kilomètres plus loin le long de la rive sud du lac, où plusieurs clients déjà installés ont interrompu leur séjour. «J’ai l’impression que certains lisent «déconseillé», mais comprennent «interdit»… Ce qui est sûr, c’est que les invitations à la prudence du Canton ont eu une influence sur le comportement des campeurs: leur rapport à l’eau et au lac a changé», estime le gardien, Claude Aymard.

Et au bout du lac, au camping communal de Cudrefin, la responsable de l’accueil, Sylvia Schaer déplore une dizaine de départs anticipés et quelques annulations. Pas de quoi s’inquiéter outre mesure, toutefois: «Si la situation revient rapidement à la normale, elle ne devrait cependant pas avoir une trop grande influence financière.» C’est que, dans leur grande majorité, les campeurs ne cèdent pas à la panique, mais observent une certaine prudence. «Je regarde partout où je lâche mon chien et je l’empêche évidemment d’aller dans l’eau…» avance ce Bernois de Lyss, installé depuis quelques jours au camping d’Yverdon.

Eux aussi davantage menacés que les adultes parce qu’ils avalent plus facilement de l’eau en se baignant, les enfants doivent regarder le lac à distance pour le moment. «Bien sûr que nous aimerions en savoir plus, mais pour le moment on fait attention, en espérant que tout rentrera dans l’ordre avant la fin de la semaine», explique cette mère de famille venue de La Côte en toute connaissance de cause. Tout juste débarqués du canton de Zurich lundi matin, ces Suisses alémaniques n’ont pas non plus voulu renoncer à leurs vacances et ont déjà pensé à une autre solution: «D’Yverdon, les plages du Léman et du lac de Morat ne sont pas trop loin.»