FÊTELa ville de Lille a pérennisé les nouveaux horaires de la vie nocturne

Lille : La ville a pérennisé les nouveaux horaires de la vie nocturne

FÊTELes nouveaux horaires de la vie nocturne lilloise, expérimentés depuis juin 2021, ont été gravés dans le marbre sans tambour ni trompette
La grand' place de Lille la nuit (illustration).
La grand' place de Lille la nuit (illustration). - M.Libert / 20 Minutes / 20 Minutes
Mikaël Libert

Mikaël Libert

L'essentiel

  • La ville de Lille expérimentait depuis juin 2021 de nouveaux horaires de fermeture pour les bars de nuit.
  • Il s’agissait notamment d’en finir avec la sectorisation et les régimes dérogatoires qui permettaient à certains établissements de fermer plus tard que les autres.
  • Les nouvelles règles ont été pérennisées, notamment la fermeture anticipée des terrasses.

Début 2022, la mairie de Lille a définitivement entériné les nouveaux horaires de fermeture des établissements de nuit après une « expérimentation » menée depuis le mois de juin 2021. La mesure n’a pas fait de vague chez les professionnels du secteur, dont une petite partie perd là où une majorité gagne. La seule question qui fait un peu débat concerne les terrasses devant fermer deux heures avant les salles pour réduire les nuisances sur la voie publique.

Mi-juin 2021, la ville de Lille annonçait à la presse un plan pour « homogénéiser » les horaires de fermeture des bars. En effet, dans certains quartiers de la ville, certains établissements bénéficiaient de dérogation leur permettant de baisser le rideau à 3 h du matin, voire pas du tout, alors que d’autres ne pouvaient dépasser 2 h. La mairie avait alors dessiné les contours de règles communes à tout le monde : 1 h du matin du dimanche au mercredi, et 2 h du jeudi au samedi. Ce nouveau système de fonctionnement devait être expérimenté jusqu’à la fin de l’année 2021 avec, à l’issue, un bilan pour déterminer l’efficacité de la mesure.

« A priori, ça contente la majorité »

« On a un peu évalué ça ensemble, avec mes collègues de la ville, responsables de quartiers, avec la maire. On a tous trouvé que c’était un point d’équilibre qui nous convenait », explique Arnaud Taisne, adjoint au maire en charge de la vie nocturne. Les commerçants, eux, n’avaient pas été invités à ce débriefing. « On se parle néanmoins tout le temps. On connaît leur position, on connaît leurs difficultés, on les soutient. A priori, ça contente la majorité et il me semble difficile d’aller plus loin », poursuit-il. On reste donc sur les termes définis lors de l’expérimentation, y compris pour les fermetures anticipées des terrasses.

A ce propos, 20 Minutes a contacté quelques établissements concernés, lesquels préfèrent ne pas faire de vagues. « Sur la fin de la sectorisation, on ne peut pas dire que c’est injuste même si ça pénalise quelques professionnels. Sur les terrasses, je ne suis pas sûr que les fermer en avance règle le problème des nuisances », déplore le gérant d’un bar de nuit du Vieux-Lille. « Même si la terrasse est fermée, les clients continuent de sortir pour fumer. On fait au mieux pour qu’ils ne fassent pas de bruit, mais on n’est pas des flics non plus », renchérit un autre commerçant du même secteur. « Nous, on estime que c’est pertinent et je rappelle que c’est aux exploitants de faire en sorte que leurs clients ne sortent pas en trop grand nombre, qu’il n’y ait pas d’éclats de voix », insiste l’élu.

Dans le secteur Masséna-Solférino, haut lieu de la vie nocturne étudiante, les riverains ont constaté « un mieux » en termes de nuisances sonores, sans l’attribuer forcément aux nouveaux horaires. « Déjà il y a moins de monde en terrasse l’hiver, il y a aussi eu l’effet Covid​ et la requalification de certaines boîtes en bars. C’est une combinaison de facteurs qui nous ont fait gagner en tranquillité », reconnaît Yves, un membre du collectif de riverains de Masséna-Solférino. Précisément sur les terrasses, Yves assure que cela ne fait que décaler le problème de deux heures. « Ça a permis à un certain nombre de secteurs de s’apaiser. Maintenant, l’alpha et l’oméga d’une politique de vie nocturne, ce ne sont pas des horaires. Il faut un travail de fond que l’on est en train de mener, notamment des conciliations au cas par cas pour régler des conflits », assume Arnaud Taisne. Les autres solutions viendront peut-être de la future charte de la vie nocturne, en cours de finalisation avec le Conseil de la nuit.

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