Marie-Nicole Lemieux, trésor national

Marie-Nicole Lemieux, trésor national. Par Alain Clavet Un événement. Une expérience. Jeudi 22 février 2024 à la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, Marie-Nicole Lemieux chantait Bach à l’occasion du 40e anniversaire de l’Orchestre de chambre I Musici de Montréal. Une expérience, une salle intime, un public attentif et connaisseur, on ressent le souffle de la célèbre contralto. Les musiciens d’I Musici, debout, concentrés, expriment leur joie d’être l’écrin de la voix de Marie-Nicole Lemieux.
Marie-Nicole Lemieux, contralto Marie-Nicole Lemieux, contralto
Marie-Nicole Lemieux, contralto

Marie-Nicole Lemieux, trésor national. Par Alain Clavet

Un événement. Une expérience. Jeudi 22 février 2024 à la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, Marie-Nicole Lemieux chantait Bach à l’occasion du 40e anniversaire de l’Orchestre de chambre I Musici de Montréal. Une expérience, une salle intime, un public attentif et connaisseur, on ressent le souffle de la célèbre contralto. Les musiciens d’I Musici, debout, concentrés, expriment leur joie d’être l’écrin de la voix de Marie-Nicole Lemieux.

Un événement. I Musici de Montréal déjà 40 ans ! Orchestre de chambre de 14 musiciens, contre vents et marées, se consacre avec bonheur à un vaste répertoire du baroque à aujourd’hui. Jean-François Rivest, chef d’orchestre, par son enthousiasme contagieux, son amour de la musique et le respect des talents musicaux qu’il dirige, a provoqué un moment magique où Bach, vivant, aujourd’hui à Montréal, partageait les récits musicaux des combats du Bien contre le Mal, fondements de ses Cantates. À notre époque, où le Mal trop souvent domine, cette expérience d’ordre spirituel devient essentielle, vitale.

Un programme tout Bach : J.S. Bach Concerto pour violon en mi majeur, BWV 1042, Cantate BWV 82, Ich habe genug, Cantate BWV 54, Widerstehe doch der Sünde, Concerto Brandebourgeois no 6, Adagio ma non tanto, Cantate BWV 170, Vergnügte Ruh, beliebte Seelenlus.

Marie-Nicole Lemieux, contralto
Dominic Guilbault, violon (membre I Musici)
Christophe Gauthier, orgue
Elvira Misbakhova, alto (membre I Musici)
Thierry Lavoie-Ladouceur, alto (membre I Musici)

Cantate BWV 82, « Ich habe genug » (J’ai suffisamment vécu): Cette cantate est une méditation sur la mort et la satisfaction de l’âme qui trouve son repos en Dieu. Le texte exprime le désir de quitter ce monde et de s’unir à Dieu, reflétant une profonde acceptation de la mort comme une libération. Composée en 1727 pour la fête de la Purification de la Vierge Marie, cette cantate est l’une des plus célèbres de Bach, souvent interprétée lors de funérailles ou de commémorations. Elle illustre la capacité de Bach à allier une profondeur théologique à une musique émouvante, utilisant notamment le hautbois d’amour pour créer une atmosphère de sérénité et de contemplation.

Cantate BWV 54, « Widerstehe doch der Sünde » (Résiste pourtant au péché): Cette cantate met en garde contre la tentation du péché et appelle à la résistance morale. Elle souligne l’importance de la vertu et de la foi pour surmonter les épreuves. Composée vers 1714, elle est probablement destinée à un dimanche de Carême, période de jeûne et de pénitence dans le calendrier liturgique chrétien. C’est une de ses premières cantates solistes, montrant son habileté à créer une œuvre intense et expressive avec un effectif réduit.

Cantate BWV 170, « Vergnügte Ruh, beliebte Seelenlust » (Repos joyeux, plaisir de l’âme bien-aimée) : Cette cantate célèbre la paix intérieure et le bonheur de l’âme qui se conforme à la volonté divine. Elle exprime un désir d’échapper aux tumultes du monde pour trouver le repos en Dieu. Composée en 1726 pour le 6e dimanche après la Trinité, elle fait partie des cantates de Leipzig, période durant laquelle Bach était cantor à l’église Saint-Thomas. Elle est réputée pour son aria d’ouverture, qui est une des plus belles pages de musique sacrée de Bach, illustrant son art de la mélodie et de l’expression spirituelle.

« Ces trois cantates montrent différentes facettes de la spiritualité de Bach et de son approche de la musique sacrée. Elles sont des témoignages de son engagement religieux et de son génie musical, offrant une expérience d’écoute profondément émouvante et méditative. » (Jean-François Rivest, chef d’orchestre)

Marie-Nicole Lemieux, contralto

Marie-Nicole Lemieux brille au firmament du chant mondial : la chanteuse, comme la femme, rayonnent de cette aura qui n’appartient qu’aux plus grandes ! Ses qualités vocales éclatent lorsqu’elle remporte en 2000 le Prix de la Reine Fabiola et le Prix du Lied au Concours Reine Elisabeth de Belgique. Marie-Nicole Lemieux entame alors une carrière internationale qui la mène sur les plus grandes scènes du monde. L’ampleur de sa voix, sa ligne magnifiquement tenue alliée à une virtuosité sans faille ainsi que son sens des nuances et du théâtre lui permettent de triompher dans divers répertoires.

En parallèle de sa carrière scénique, Marie-Nicole Lemieux est invitée à chanter le grand répertoire symphonique avec les orchestres les plus prestigieux et sous la baguette des chefs de renom tels Myung-Whun Chung, Charles Dutoit, Ivan Fischer et Pinchas Zukerma. On a pu l’entendre notamment dans Falstaff, Il TritticoL’Italiana in Algeri et TancrediMadama Butterfly, Trovatore aux côtés de Placido Domingo et d’Anna Netrebko, Un Ballo in Maschera, Œdipe d’Enesco à Covent Garden. En concert, elle a interprété le Requiem de Verdi, le Poème de l’amour et de la Mer, la 2è Symphonie de Mahler, les Wesendonck Lieder et les Rückert LiederRodelinda et CarmenLes Troyens (Cassandre) sous la direction de John Nelson. Elle a également fait une tournée de récitals en Europe avec le pianiste Roger Vignoles et une tournée de concerts pour la sortie du CD « Rossini Sì, sì, sì, sì ».

Le combat pour la survivance culturelle en langue française des Québécois repose sur la force de la culture. Sans une culture dynamique et affirmée, la langue française au Québec s’avère vulnérable aux vents numériques américains. La culture, le sens du combat et la clé de notre vitalité culturelle.

Marie-Nicole Lemieux, un Trésor national. À l’instar du Japon qui accorde le statut de Trésors nationaux vivants, Ningen Kokuho, afin de préserver les techniques traditionnelles et les savoir-faire ancestraux, le Québec pourrait reconnaître, avec une rente d’État, ses grands créateurs et ses artistes notamment dans l’art vocal.

Marie-Nicole Lemieux. « L’amour est un oiseau rebelle. » Carmen, Bizet. Orchestre national de France, Fabien Gabel
Marie-Nicole Lemieux. CARMEN – Chorégies d’Orange, Théâtre antique d’Orange, 2023
Poésie Trois-RivièreMains Libres

Carrière à Patrimoine canadien, au Commissariat aux langues officielles et aux Archives et Bibliothèque Canada. Conférencier à l'UNESCO-Paris, à l'Internet Society à Washington, à l'Université de la Sorbonne à Paris et à l'Internet Society au Japon. Maîtrise de l'École nationale d'administration publique et M.A en histoire canadienne de l'Université de Sherbrooke.