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« Squats miniers » et villages disparus d’Abitibi

Vue sur Bourlamaque en 1937.
Vue sur Bourlamaque en 1937.PHOTO : BAnQ Rouyn-Noranda, Fonds Canadien National, P123P349
Publié le 23 février 2021

De nombreux villages ont vu le jour grâce aux mines en région au cours du siècle dernier. De nombreux villages ont disparu également, au gré de l'industrie minière.

D'après une chronique de Janis Rivard

Pascalis

Situé au nord-est de Val-d’Or, ce village a été créé par le ministère des Mines du Québec. Le village était électrifié et il y avait plusieurs établissements commerciaux. Les habitants travaillaient à l’une des quatre mines situées autour du village.

En avril 1942, un premier incendie a détruit quelques bâtiments de la mine Cournor, située tout près des habitations. Il y avait alors 1600 habitants à Pascalis et à Perron, le village voisin qui est lui aussi disparu aujourd'hui.

En juillet 1944, un feu de forêt est venu encercler le village, qui fut entièrement brûlé, à l'exception d'une maison qui était un peu à l’écart. Le village ne sera pas reconstruit, et les habitants déménageront à Perron, Senneterre et Val-d’Or. La maison restante sera relocalisée à Colombière.

Dans la forêt, aujourd’hui, il est possible de trouver encore des vestiges de ce village, notamment les fondations d’un cinéma, démontrant une certaine vie culturelle.

Bourlamaque

Située à l’ouest de Val-d’Or, Bourlamaque est devenue officiellement une municipalité en avril 1934, grâce à la mine Lamaque, qui a pris en charge le développement de la ville. La mine s’occupait donc de vendre des lots, de bâtir des infrastructures, d’offrir des services aux citoyens, etc. Les habitants étaient tous des travailleurs de la mine. C’était une chose assez courante à l’époque : Bourlamaque est d'ailleurs inspiré de la ville de Noranda, édifiée par la Noranda Mines Limited en 1926.

En 1941, Bourlamaque comptait 1545 habitants. En 1966, elle en comptait 4069. La ville s’est donc développée assez semblablement à Val-d’Or, Malartic et Cadillac, jusqu’aux années 1960 et la crise minière.

Val-d’Or et Bourlamaque se sont donc fusionnées à la fin des années 1960 pour mieux survivre à la crise.

Dans le secteur de Val-d’Or, il y a également eu plusieurs autres campements miniers clandestins, comme Paris la nuit et Hollywood.

Barville

Le village a été construit avec l’investissement des propriétaires de la mine Barvue. Le village a eu plusieurs noms, notamment St-Blaise (de 1925 à 1948) et Val-Laflamme (de 1948 à 1953).

En 1978, Barville se fusionne avec la municipalité de Fiedmont-et-Barraute.

En 1994, la municipalité de Fiedmont-et-Barraute se fusionne au village de Barraute. Barville fait donc maintenant partie de la municipalité de Barraute.

Une partie de Rouyn en 1926, là où se trouvait possiblement Vimy Ridge

Une partie de Rouyn en 1926, là où se trouvait possiblement Vimy Ridge

BAnQ Rouyn-Noranda, Fonds P117 Fonds Société d’histoire de Rouyn-Noranda

La ville de Rouyn s'est développée grâce aux emplois créés par la mine Noranda. Pendant la même période, le village de Mercier se développait dans ce qui est aujourd'hui le quartier Rouyn-Sud.

Mercier

Aujourd’hui, le site correspond à Rouyn-Sud, sur les rives du lac Rouyn. Le projet était sérieux et ambitieux, mais n’a finalement pas abouti.

Il y avait plusieurs maisons construites à cet endroit, et même un magasin.

Toutefois, les mineurs ont choisi de s’installer dans le village de Rouyn, sur les rives du lac Osisko, puisque c’était plus près de la mine Noranda.

Lorsque le projet Mercier a été abandonné, vers 1937, les bâtiments ont été déménagés à Rouyn, il reste donc très peu de traces de l’ancien village.

Le village de Mercier, tel que projeté en 1927

Le village de Mercier, tel que projeté en 1927

BAnQ Rouyn-Noranda

Roc-d'Or, alias Putainville

Développés grâce à la présence de la Canadian Malartic Gold Mines en 1935, le village privé de Malartic et celui de Roc-d’Or, plus au nord, voient le jour.

Malartic, qui était un village privé géré par la mine, contrastait beaucoup avec l’ambiance du village clandestin de Roc-d'Or. Les habitants de Malartic se sont d’ailleurs mobilisés pour demander le démantèlement des squatteurs de Roc-d'Or, puisque ceux-ci pouvaient offrir des marchandises à prix plus avantageux, n’étant pas régis par les mêmes lois.

La réputation de Roc-d’Or a souvent été utilisée pour justifier sa fermeture. Pourtant, Val-d’Or et Rouyn ont commencé dans les mêmes conditions : villages sans lois, où l’alcool, les femmes de joie et les jeux de hasard sont populaires. À son moment le plus fort, Roc-d’Or comptait 1100 habitants.

En 1943, le gouvernement décrète la fermeture de Roc-d’Or, et les établissements seront démantelés ou déplacés, durant cinq ans. Aujourd’hui, il ne reste aucune trace de cet ancien village qui se situait sur le long de la route 117, excepté une maison qui fût épargnée.

Roc-d'Or au sommet de ses activités commerciales.

Roc-d'Or au sommet de ses activités commerciales.

Société d'histoire de Malartic / tiré du livre «De l'or... et des putes?» (Éditions du Quartz)

La crique Duprat

Du côté nord de Rouyn, un autre campement de squatteurs se développait. À la crique Duprat, on retrouvait des vendeurs d’alcool illégal, des maisons de jeux et des maisons de prostitution, alors qu’à Mercier, c’était plutôt des familles qui s’établissaient.

À la fin des années 30, le gouvernement a décidé de mettre de l’ordre dans les villes et villages. Mercier a donc été incorporé à Rouyn, et la crique Duprat sera entièrement démantelée.

D'autres villages disparus

Joutel, dans le Nord-du-Québec, a été officiellement fermé en 1998, à la suite de la fermeture des mines Selbaie.

Il y a également Davangus, dans le secteur de Destor, St-Alphonse-de-Castagnier, le Petit-Montréal, au nord de Belcourt et le Petit-Canada, dans le secteur de Cadillac, pour ne nommer qu’eux.

Pour écouter la chronique de Janis Rivard, cliquez sur l'audiofil.

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