Post de Clément Tequi

🔒 Le chiffrement de bout en bout des messageries : sacrifier la liberté au profit de la sécurité ? Dimanche dernier, les autorités de 32 pays européens ont exprimé de vives préoccupations vis-à-vis du chiffrement de bout en bout des services de messagerie instantanée. ➡️ La raison invoquée : la technologie empêche les plateformes de détecter et signaler les contenus illégaux, entravant la capacité des forces de l'ordre à combattre les activités illégales. Les autorités européennes craignent que les plateformes ne puissent plus identifier les contenus illégaux et, par conséquent, ne puissent plus transmettre de rapports aux forces de l'ordre. Ces préoccupations surviennent alors que des entreprises comme Meta ont commencé à implémenter le chiffrement de bout en bout par défaut dans leurs services, comme Messenger, et envisagent de l'étendre à Instagram. WhatsApp utilise déjà cette technologie depuis 2016. Face à ces défis, des dirigeants européens, dont Catherine de Bolle, directrice exécutive d'Europol, exhortent les entreprises technologiques à intégrer des mesures de sécurité dès la conception, soit une backdoor pour les autorités. Ces mesures permettraient aux autorités judiciaires d'accéder aux données de manière légale et ciblée, respectant à la fois la vie privée des utilisateurs et les exigences légales. Rappelons qu’en 2020, le Conseil européen avait adopté une résolution qui soulignait cette nécessité. Faut-il privilégier la sécurité publique ou la liberté individuelle ?

L’UE s’acharnerait-elle sur les crypto-actifs ? Mercredi dernier, l'Union européenne a récemment renforcé ses lois anti-blanchiment d'argent (AML) en ciblant spécifiquement le secteur des crypto-actifs. La nouvelle législation impose des exigences accrues en matière de déclaration pour les PSAN : 🟠 une due diligence sur les transactions provenant de portefeuilles non custodial pour les montants inférieurs à 1000 euros ; 🟠 des mesures KYC supplémentaires pour les transactions dépassant 1000 euros ; 🟠 l’interdiction de proposer des actifs préservant la confidentialité (comme le Monero). Le Parlement européen considère que « l’anonymat inhérent à certains crypto-actifs expose à des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme ». Le problème ? Cette législation se base sur des suppositions plutôt que sur des données concrètes. Plusieurs rapports d’organisations (Banque mondiale, FMI ou GAFI) soulignent un manque de données fiables pour étayer ces risques prétendus des crypto-actifs. Le durcissement de la réglementation AML européenne semble donc principalement motivé par le principe de précaution, en l'absence de données concrètes sur les risques réels. Ce manque de preuves pose des questions sur la future efficacité des mesures prises. Elle met en évidence la difficulté de réguler un domaine aussi changeant sans une bonne compréhension et des preuves solides de ses impacts réels.

Cyberattaques en série contre les industries de défense sud-coréennes. La technologie ne connaît pas de frontières, et manifestement, certaines cyberattaques non plus. Récemment, la police sud-coréenne a mis à jour une vaste campagne de cyberespionnage attribuée à trois groupes soutenus par l'État nord-coréen : Lazarus, Kimsuky, et Andariel. Ciblant jusqu'à 83 sous-traitants de défense, ces hackers ont dérobé des informations sensibles à une dizaine d'entre eux, entre octobre 2022 et juillet 2023. Un véritable assaut "tous azimuts" de Pyongyang. La police a découvert des failles exploitant aussi bien des vulnérabilités systémiques que des erreurs humaines, révélant une préparation minutieuse et une exécution impitoyable. Ces révélations interviennent alors que la Corée du Sud s'impose comme un acteur majeur de l'exportation d'armements, signant des contrats de plusieurs milliards de dollars pour vendre canons automoteurs, tanks, et jets de combat. Selon des experts, les armements nord-coréens deviennent de plus en plus similaires à ceux du Sud, exacerbant les tensions et les enjeux de sécurité régionale. L’ampleur de ces cyberattaques souligne la vulnérabilité persistante des infrastructures critiques face à des adversaires numériquement avancés et qu’on a trop tendance à sous-estimer. Cela arrive en Corée du Sud. Cela peut également arriver en Europe voire en France 🇫🇷

Une excellente nouvelle pour tous les professionnels qui se rémunèrent en crypto ! Après une pause de six ans, Stripe géant de la fintech, fait son retour dans le monde des cryptoactifs. L'annonce a été faite la semaine dernière par John Collison, cofondateur de l'entreprise, lors de la conférence des développeurs Connect à San Francisco. ⇒ Stripe va permettre à ses utilisateurs d'accepter des paiements en cryptomonnaies, commençant par les stablecoins USDC sur les plateformes Solana, Ethereum et Polygon. Ce retour marque une évolution majeure depuis que Stripe a cessé de supporter le Bitcoin en 2018, en raison de sa volatilité. Stripe avait déjà tenté un retour timide en 2022 avec des paiements en USDC, mais uniquement pour des payouts, avec Twitter comme client phare. Aujourd'hui, l'entreprise élargit son offre en permettant les paiements en cryptomonnaies, ce qui représente une étape significative dans sa stratégie pour s'ouvrir davantage et intégrer des solutions de paiement concurrentes. L'interface de Stripe facilite la connexion des wallets et transforme les cryptomonnaies reçues en monnaies fiat, intégrant cette nouvelle fonctionnalité à son éventail de services de paiement existants. ➡️ Cette initiative permet à Stripe de s’aligner sur des solutions similaires déjà disponibles sur le marché. Pour rappel, l’USDC c’est capitalisation de 33,35 milliards de dollars, soit 20% du marché des stablecoins.

La communauté crypto aux États-Unis est actuellement secouée par une série d'actions gouvernementales ciblant les portefeuilles uncustodial et les services de mixage de cryptoactifs. Que se passe-t-il ? ▪️ Samourai Wallet, connu entre autres pour son service de mixage "Whirlpool" visant à préserver la confidentialité des transactions de ses utilisateurs, a vu ses fondateurs inculpés pour blanchiment d'argent et opération sans licence de transmission de fonds. Les serveurs de Samourai ont été saisis. ▪️ Parallèlement, Phoenix Wallet a annoncé son retrait des app stores américains, citant des incertitudes réglementaires autour des portefeuilles auto-gérés et des nœuds Lightning, indiquant une tendance croissante vers la sortie du marché américain pour les entreprises de crypto orientées privacy. Et pour cause. Le FBI a émis un avertissement contre l'utilisation de services de transmission de monnaie crypto non conformes. Il met en garde les Américains contre l'utilisation de services de transmission de monnaie crypto qui ne sont pas enregistrés comme entreprises de services monétaires (Money Services Businesses - MSB) selon la législation fédérale des États-Unis et qui ne respectent pas les exigences de lutte contre le blanchiment d'argent. Le FBI souligne que "les personnes qui utilisent des services de transmission de monnaie crypto non licenciés peuvent rencontrer des perturbations financières lors des actions des forces de l'ordre, surtout si leur crypto-monnaie est mélangée à des fonds obtenus par des moyens illégaux." En outre, le bureau prévient que "les services de transmission de monnaie crypto qui enfreignent délibérément la loi ou facilitent sciemment des transactions illégales feront l'objet d'enquêtes par les forces de l'ordre." L'alerte du FBI ajoute une couche supplémentaire de complexité au débat sur la privacy dans l'écosystème crypto. L'essence même de la technologie Blockchain est la décentralisation et la capacité d'opérer sans intermédiaires, ce qui inclut théoriquement un degré plus élevé de confidentialité. Les récentes mesures réglementaires posent un dilemme fondamental : comment équilibrer le besoin de sécurité et de conformité réglementaire avec le droit fondamental à la privacy ? Le défi réside dans le fait que le secteur des affaires est particulièrement sensible à l'instabilité réglementaire. L'exode des applications aux États-Unis risque non seulement de freiner l'innovation nécessaire, mais également de ralentir le développement d'une technologie qui, de toute manière, échappe au contrôle total des autorités.

La Banque de Réserve de Nouvelle-Zélande a récemment lancé une nouvelle phase de consultation publique sur la création éventuelle d'une monnaie numérique de banque centrale. Les fameux CBDC. Depuis sa première enquête en 2021, la RBNZ a investi de manière significative dans la conception d’une CBDC destinée principalement au marché de détail, bien qu'une utilisation en gros soit envisageable. Cette monnaie numérique centrera son utilité sur les consommateurs et les cas d'utilisation d'entreprises, avec un accent modéré sur le contrôle et une richesse fonctionnelle, encourageant fortement la contribution du secteur privé à l'innovation. 🪈 La consultation, ouverte le 17 avril, se poursuivra jusqu'au 26 juillet. Ce processus fait partie d'une exploration multi-étapes qui devrait se prolonger jusqu'environ 2030, marquant ainsi la prudence avec laquelle la banque aborde le déploiement d'une CBDC. Parmi les motivations clés, la RBNZ souligne la baisse de l'utilisation des espèces et les risques potentiels pour l'inclusion financière. La CBDC pourrait jouer un rôle crucial en garantissant que toutes les parties de la population bénéficient de l'accès aux services monétaires, tout en répondant aux exigences d'une économie de plus en plus numérique. Rappelons que le taux de bancarisation en Nouvelle-Zélande est très élevé : environ 99% selon le Global Findex Database de 2021.

Quand la technologie défie les frontières... et les lois! 🌍 Le monde crypto est loin d'être juste une affaire de blockchain et de Bitcoin. Parfois, il flirte avec les affaires internationales, parfois de manière très controversée ! Voici Virgil Griffith, un gourou américain des cryptos, ancien chef de file de la Ethereum Foundation. Virgil est actuellement derrière les barreaux. Il purge une peine pour avoir aidé la Corée du Nord à contourner les sanctions américaines. 🇰🇵➡️🚫 Le lieu ? Rien de moins que Pyongyang, lors d'une conférence en avril 2019 où il a présenté un exposé intitulé «Blockchain et Paix». (J’ignore si le clin d’oeil à Tolstoï était volontaire). Mais selon les procureurs du gouvernement américain, le but était moins pacifique qu'il n'y paraît... 📉 En avril 2022, la sentence tombe : 63 mois de prison et une amende de 100 000 dollars pour avoir conspiré contre les régulations de sanctions américaines. Cependant, une lueur d’espoir pour Griffith. Grâce à des lignes directrices récemment amendées, ses avocats plaident maintenant pour une réduction de peine qui pourrait lui faire gagner jusqu'à un an. La justice acceptera-t-elle de réviser sa peine ? ⚖️ La saga de Virgil Griffith est un rappel puissant de l'impact mondial de la technologie et des frontières parfois floues entre innovation et régulation. Alors, quel est votre avis sur cette affaire qui mêle blockchain et géopolitique?

⚠️ Le Cloud souverain européen en danger ? C’est ce que laisse présager cette décision de l’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (ENISA). ⤵️ Dix-huit grands groupes européens, dont Deutsche Telekom, Orange et Airbus, critiquent ouvertement l'ENISA pour avoir supprimé la distinction entre les fournisseurs de cloud basés au sein et hors de l’UE. 🛑 Le danger est évident : la compromission de l'autonomie de l'Europe en matière de données, bloquant par la même occasion l'émergence d'une industrie européenne alternative du cloud et renforçant la dépendance technologique et économique aux GAFAM, à l’heure où des textes comme le Cloud Act américain et la loi chinoise sur le renseignement mettent en sursis nos données. Cette situation contraste avec les initiatives antérieures de l'ENISA, qui, en novembre dernier, souhaitait la mise en place d'un nouveau schéma européen de certification de cybersécurité (EUCS). Ce schéma visait à promouvoir les services cloud européens en rendant plus difficile pour les prestataires basés hors de l’UE d'obtenir le plus haut niveau de certification, les obligeant à s’associer avec des acteurs européens pour stocker et traiter les données sensibles. ➡️ Rappelons l'importance d’un cloud souverain : il prend sens dans le potentiel qu'il offre à l'Europe pour capitaliser sur ses fleurons et leurs données stratégiques. En partageant et en valorisant ces données dans des clouds souverains, l'Europe pourrait renforcer son positionnement dans l'IA et le big data, et ainsi rattraper son retard technologique. Cette vision s'inscrit dans la stratégie européenne pour les données, qui prévoit la création d'« espaces de données » sectoriels pour favoriser le partage et l'exploitation des données dans des secteurs clés comme la santé, l'industrie, l'agriculture ou la mobilité.

Merci Stéphanie Cabossioras pour cette tribune qui rappelle l'importance cruciale de ne pas laisser passer l'opportunité que représente la blockchain pour la France 🇫🇷 Son analyse, soulignant comment cette technologie pourrait révolutionner nos chaînes de valeur à l'instar de ce qu'a fait Internet, souligne les efforts que nous devons mener pour favoriser l’innovation. L'adoption de la blockchain avance à un rythme lent. Ce constat appelle à une réflexion sur comment accélérer le pas ! https://lnkd.in/eU52zRvK

🚨 Nouvelle alerte de sécurité sur Telegram La récente alerte de CertiK sur une vulnérabilité potentielle dans l'application desktop de Telegram relance les discussions sur les défis de la sécurité dans les applications de messagerie très utilisées dans le monde crypto. Cette vulnérabilité, qui concerne la fonctionnalité de téléchargement automatique des médias, pourrait permettre à des acteurs malveillants d'exploiter une faille d'exécution de code à distance (RCE). Voici comment cette vulnérabilité fonctionne et les mesures que vous pouvez prendre pour protéger vos comptes. ▪️Fonctionnement de la vulnérabilité :  Les fichiers médias (images, vidéos, GIFs) manipulés peuvent être envoyés via Telegram. Une fois ces fichiers automatiquement téléchargés, ils pourraient potentiellement exécuter un code malveillant sur l'appareil de l'utilisateur sans son consentement, exploitant la vulnérabilité RCE pour contrôler l'appareil ou voler des informations sensibles. ▪️ Comment vous protéger : 1️⃣ Accéder aux paramètres : ouvrez Telegram et naviguez dans le menu des paramètres, accessible via votre photo de profil ou les trois lignes horizontales dans le coin supérieur gauche de l'application. 2️⃣ Désactiver le téléchargement automatique : allez dans "Avancé" ou "Stockage" et trouvez la section "Téléchargement Automatique des Médias". Désactivez le téléchargement automatique pour les photos, vidéos et fichiers dans tous les types de discussions (privées, groupes, canaux). 3️⃣ Mesures de sécurité supplémentaires : renforcez la sécurité en activant l'authentification à deux facteurs et en utilisant des mots de passe robustes, disponibles sous l'option "Confidentialité et Sécurité". En appliquant ces étapes, vous réduirez significativement le risque d'exposition à cette vulnérabilité et protégerez vos données personnelles contre les menaces potentielles.